Prenant cela par étapes, prenons d’abord une seule roue avant, sans glissement dans aucune direction, où nous avons une mesure continue précise de la position de rotation et de l’angle absolu. Dans ce cas, le calcul de la position actuelle (par rapport à notre point de départ) est un problème relativement simple de trigonométrie et de calcul.
Malheureusement, nous ne connaissons pas notre angle absolu de roue avant (à moins que nous ne soyons libres de l’équiper d’un magnétomètre ou similaire), nous connaissons au contraire notre angle de roue avant par rapport à la carrosserie de notre véhicule. Nous pouvons efficacement définir cela comme une configuration de type vélo, avec une roue avant pivotante et une roue arrière fixe. L'angle absolu de la roue avant peut maintenant être calculé à partir de l'angle absolu de la carrosserie (égal à l'angle de la roue arrière) plus l'angle relatif de la roue avant par rapport à la carrosserie. Un calcul supplémentaire est donc nécessaire pour déterminer l'angle absolu de la roue arrière, sur la base de nos mesures à partir de la roue avant. Cela dépendra de la distance entre les roues avant et arrière (pensez à la différence de virage entre un vélo et un tandem pour vous en faire une idée).
L'extension à un véhicule à quatre roues entraîne des complications, car certaines roues doivent maintenant glisser. Mon image mentale pour ceci est deux vélos côte à côte, avec des barres reliant les cadres ensemble et un mécanisme assurant que leur direction est synchronisée. Si les barres qui les relient sont courtes, le glissement requis est minime. S'ils sont très longs (les vélos sont très éloignés les uns des autres), l'un ou les deux pneus avant devront glisser latéralement pour effectuer des virages serrés. Les distances parcourues seront également différentes entre les roues.
Une analyse physique plus poussée de ce point risque d’être très complexe et dépendra des frictions et des masses sur chaque roue. Une approche pratique pourrait consister à prendre des mesures à partir de la rotation des deux roues avant séparément, puis une moyenne à un moment donné dans les équations décrites ci-dessus.
D'autres complications surviennent lorsque l'on considère le glissement en rotation d'une des roues au sol ou si l'une de nos mesures est sujette à erreur. Pour les intégrer, il faudrait un modèle très détaillé de votre véhicule et une meilleure approche consisterait probablement à fusionner une estimation issue de notre analyse simplifiée ci-dessus avec les informations provenant d'autres capteurs utilisant un filtre de Kalman ou similaire. Dans ce cas, il peut être utile de considérer quels états sont estimés dans votre filtre, car inclure l'orientation absolue en tant qu'état explicite et l'utiliser dans vos calculs peut vous donner une meilleure estimation globale de la position. Un filtre intelligent pourrait également inclure une estimation du glissement dans le cadre de son incertitude de mesure.